Avec une rapidité inouïe, au cours des dernières années, l'unité et la force de la France se sont dégradées
nos intérêts essentiels ont été gravement menacés, notre existence en tant que nation indépendante et libre mise
en cause. A cette crise politique majeure, bien des causes ont contribué. La défaillance de nos institutions est,
doublement, une de ces causes ; nos institutions n'étaient plus adaptées, c'est le moins qu'on puisse dire, et leur
inadaptation était aggravée par de mauvaises moeurs politiques qu'elles n'arrivaient point à corriger.
L'objet de la réforme constitutionnelle est donc clair.
Il est d'abord, et avant tout, d'essayer de reconstruire un pouvoir sans lequel il n'est ni État, ni démocratie,
c'est-à-dire, en ce qui nous concerne, ni France, ni République.
Il est ensuite, dans l'intérêt supérieur de notre sécurité et de l'équilibre du monde, de sauvegarder et de rénover
cet ensemble que nous appelons traditionnellement la France d'outre-mer.
Ces deux objectifs, à elle seule la Constitution ne permet pas de les atteindre.
Mais elle doit être construite de telle sorte qu'elle ne soit pas un obstacle et qu'au contraire elle y aide
puissamment.
Une première volonté a dominé ce projet : refaire le régime parlementaire de la République.
Une seconde volonté à conduit à préciser comment, autour de la France, on pouvait établir une Communauté.