Il y a des morts qui ferment une époque. Celle du Pape François est de celles-là. Non parce qu’il fut le 266ᵉ Pape de l’Église catholique. Mais parce qu’il fut, tout simplement, humain. Radicalement, profondément, douloureusement humain.
Premier Pape venu d’Amérique latine. Premier jésuite à porter la tiare, même symbolique. Premier à prendre le nom du poverello d’Assise, comme une promesse silencieuse : celle de la pauvreté choisie, de la simplicité revendiquée, de la fraternité vécue. Il n’a pas déçu. Il a tenu sa ligne, souvent seul, face aux conservatismes les plus rugueux et aux sarcasmes des puissants. Il a porté l’Église dans les marges, là où le Christ lui-même se serait tenu : auprès des migrants, des oubliés, des enfants sans avenir, des peuples sans terre.
Pape François a toujours préféré les gestes aux dogmes. Il lavait les pieds plutôt que de les faire baiser. Il allait en prison comme on visite une famille. Il parlait d’écologie comme on parle d’une maison qui brûle. Il prêchait moins pour convertir que pour réveiller. Et dans un monde où le cynisme est roi, sa bonté paraissait presque révolutionnaire.
On l’a moqué. On l’a dit trop tendre, trop flou, trop politique. Mais ceux qui se moquaient n’avaient peut-être pas compris que dans la bouche du pape François, la douceur était un cri. Un cri pour la paix. Un cri pour la justice. Un cri pour l’amour, même quand l’amour est difficile.
Il n’a pas tout changé. L’Église reste ce qu’elle est Mais il a déplacé le centre de gravité. Il a osé dire que la miséricorde pouvait être une force. Que l’autorité devait s’exercer dans le service, pas dans la domination. Que le pasteur devait avoir l’odeur de ses brebis.
Aujourd’hui, ses lunettes se sont posées pour la dernière fois. Son souffle s’est éteint. Mais il laisse derrière lui un héritage plus grand que sa fonction : celui d’un homme qui a préféré tendre la main plutôt que lever le doigt.
Et peut-être qu’au moment de paraître devant Celui qu’il a servi, ces mots résonneront à ses oreilles :
« Le Seigneur m’a envoyé porter la bonne nouvelle aux pauvres, guérir ceux qui ont le cœur brisé. »
— Isaïe 61:1 / Luc 4:18
Tout est magnfiquement dit, merci. Et ça rend son pontificat plus beau encore quand on sait que malgrés ses faiblesses, il a tenu à faire son chemin de bénédictions hier sur la place... Le Seigneur a eu la grâce de lui permettre de vivre une dernière Pâques, et gloire à Dieu pour ça !
J'espère que toutes les prières de cette journée et de celles des jours à venir résonneront dans l'oreille du Seigneur. Puisse-t-Il l'accepter en son royaume, fortifier et accompagner sa famille et ses proches ainsi que tous mes frères et sœurs dans le deuil, et nous accompagner dans cette période de conclave qui s'annonce bien stressante pour beaucoup d'entre nous. Que le Seigneur nous entende et qu'Il puisse nous donner un nouveau guide à la hauteur de ces prédécesseurs. Paix à son âme, et que les portes des Cieux lui soient ouvertes, Amen.