“Tu es bête”, “Tu ne sers à rien”.
Les mots sont simples. Trop simples. Et pourtant, ils ont suffi à fissurer une petite vie de 11 ans, jusqu’à ce que le vide prenne toute la place. Aujourd’hui, Pascale B., l’enseignante accusée d’avoir harcelé Evaëlle, a été relaxée. La justice a tranché. Mais au fond, que vaut une relaxe, quand l’enfant ne peut plus parler ?
Il ne s’agit pas de juger à la place des juges. Il s’agit de comprendre ce que cette décision dit de notre société. D’un côté, une fillette, isolée au fond de la classe malgré ses problèmes de vue, moquée, rabaissée, brisée. De l’autre, une enseignante, protégée par l’institution, entendue, défendue, blanchie. Une fois encore, le rapport de force penche. Et ce n’est pas qu’une affaire de droit. C’est une affaire de morale. De conscience.
“La justice est la vérité en action”, disait Victor Hugo. Mais que fait-on quand la vérité est morte avec l’enfant ? Quand il ne reste que des souvenirs, des témoignages douloureux, et un vide béant que le droit ne comble pas. Le suicide d’un enfant n’est jamais une note de bas de page. C’est un séisme. Et dans ce séisme, on attend que la justice nous aide à reconstruire. Pas qu’elle s’en lave les mains.
Aujourd’hui, on relaxe. Demain, on oubliera. Et après-demain, un autre enfant souffrira en silence dans une salle de classe, pendant que le système regardera ailleurs, au nom du doute, de la procédure, de l’institution. On dit aux enfants de parler. De dénoncer. D’écrire. Mais on oublie de leur dire que parfois, la justice est sourde.
Alors non, il ne s’agit pas de faire de Pascale B. un monstre. Il s’agit de se demander ce qu’on attend de l’école. Une machine à notes ou une zone de refuge ? Une fabrique de savoirs ou un espace humain ?
Evaëlle n’est pas un cas isolé. Elle est un symbole. Le symbole d’un système qui, trop souvent, pardonne aux adultes ce qu’il ne laisse pas passer aux enfants.
On ne demande pas la vengeance. On attendait un geste. Un signe que l’inacceptable serait au moins reconnu. Mais au final, il ne reste qu’un nom. Un prénom. Et une question sans réponse.
Evaëlle est morte. La justice l’a entendue, puis l’a relaxée.
Non mais la justice... Elle s'en fout !!! Repose en paix Evaëlle.... C'est une honte !!!
@.Monarquia. Totalement, mais j'espère que le parquet fera appel de cette décision