Tout d'abord, vous allez me dire en voyant le titre " Mais c'est quoi le repassage des seins ? "
C'est une pratique traditionnelle répandue principalement au Cameroun visant à freiner le développement de la poitrine des jeunes filles. Cette méthode, bien que moins médiatisée que d'autres pratiques traditionnelles a des répercussions psychologiques et physiques significatives sur les victimes.
Les enquêtes menées en 2006 ont mis en lumière que cette coutume touche environ 25 % des jeunes filles. Les taux varient d'une région à l'autre, avec des niveaux plus élevés dans certaines provinces, notamment dans la province de Douala où plus de la moitié des adolescentes pourraient être touchées. Un élément intéressant à noter est que cette pratique est souvent réalisée par les mères elles-mêmes, représentant 58 % des cas. Cette observation soulève des interrogations sur les contraintes culturelles, les croyances et les normes qui sous-tendent cette pratique, ainsi que sur la manière dont elles se perpétuent de génération en génération.
Vous trouverez ci-dessous l'expérience d'une dame "Annie", qui a subi cela lors de son enfance et qui allait également impacter la vie de sa sœur
Interview de Anne sur Konbini
C'est une mutilation, les anciens disent que cela évite les grossesses involontaires, les viols et que les hommes s'intéressent à elles. C'était quand j'étais au tout début de mon adolescence, j'avais environ 11 ans. Ma maman, elle n'était plus au Cameroun avec nous, on vivait avec ma grand-mère. Un matin, j'étais en train de dormir. Sur les coups de 4h, 5h. Ma grand-mère est venue me réveiller aux aurores et m'a emmenée dans l'arrière-cuisine. Elle m'a dit, allonge-toi par terre, c'est pour ton bien, c'est pour t'aider et je vois des mamans beaucoup plus corpulentes que moi. À l'époque, elles commencent à me tenir par terre pour que je ne bouge pas. Et là, il y a donc la petite sœur de ma grand-mère qui enroule la pierre après l'avoir retirée du feu, puisqu'elle l'avait laissée chauffer dans du charbon. Elle s'approchait, elle se mettait à faire des pressions, à faire des massages vraiment tout autour de la glande mammaire.
On arrêtait la pierre quand il y avait trop de cloques. Je ne sais pas combien de degrés, mais j'étais brûlée quoi, on utilisait des bananes plantains, pas de bananes douces, on chauffait pareil, on y allait franco, on massait directement, on pétrissait, pétrissait, pétrissait, pétrissait, et après on pressait correctement au niveau des seins. Au début, bon, tu te dis, qu'est-ce que j'ai fait de mal ? Je dois mériter ça. Tu fermes la bouche et tu t'en vas, tu t'en vas dormir.
Sauf que c'était répétitif, au lendemain, et ainsi de suite, ça a duré, je crois pendant un an, parce que c'est quelque chose que j'ai vraiment voulu occulter de ma vie. Je me rappelle juste que je voyais tout le côté noir de ma peau brûlé, à partir de là j'ai dit bon, c'est très simple, plus de massages, tu vas bander tes seins, t'es un mec, tu coupes les cheveux, les trucs de filles, ce n'est pas pour toi. Faut dire que tu n'es pas une fille, on te demande d'être un garçon, tu n'es pas une fille. J'avais trouvé une ruse, le matin maintenant, quand elle devait venir me chercher, bah je n'étais plus là, j'étais parti faire du footing, j'étais parti courir. Bref, j'avais toujours des excuses au point où ça les a démotivés.
Elles ont arrêté jusqu'au jour où j'arrive. Et je vois ma petite sœur en larmes, je demande : "Qu'est-ce qui se passe ?" Et là, elle montre l'arrière-cuisine, elles t'ont emmené là-bas ? Oui, avec la pierre. Elle a commencé à voir si elle pouvait masser, et ainsi de suite.
Moi, j'ai pété un plomb, je suis allée, je suis rentrée dans le bureau de ma grand-mère. J'ai dit que c'était très simple, si tu continues comme ça. Quand maman appellera la prochaine fois, je vais tout lui dire sur ce que vous nous faites ici.
Parce que selon la loi, vous n'avez pas le droit de nous faire ce que vous êtes en train de faire. Mais c'est seulement à partir de là que ni moi ni ma petite sœur avons été à nouveau amenées à l'arrière-cuisine. Quelle est l'excuse ? Ce sont les hommes. C'est pour te protéger, c'est pour ton bien, c'est pour éviter que les hommes te regardent très tôt. Les seins, ça peut venir plus tard, parce que si tu avais des seins maintenant, ils vont te regarder.
On va pouvoir te violer, c'est quelque chose qui est gravé dans notre mémoire. En fait, à aucun moment vous pouvez l'effacer. Il y a forcément quelque chose qui vous le rappelle moins. Par exemple, j'ai des taches et des pigments sur ma poitrine.
Vous trouverez sur ce lien l'interview complète de Anne sur tiktok : https://www.tiktok.com/@konbini/video/7267949432585456928
Ça me choque beaucoup de voir ce genre de tradition encore perdurer. C'est quelque chose qui devrait être à bannir et ça me fait également penser à une tradition qui concerne cette fois les parties intimes de la femme, qui est tout aussi monstrueuse.
Mon Dieu, c'est quoi ça, c'est n'importe quoi ce genre de tradition
Eh mon dieu, c'est terrifiant
Pratique abominable et patriarcale... Quelle honte !
Belle découverte cette article
?????????????
Mon dieu, c'est vraiment honteux et dégoûtant.
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