Une surveillante pénitentiaire, Delphine Pader, de la Maison d'Arrêt de Douai, accusée d'avoir introduit des explosifs en 2018, s'est suicidée, suscitant des questions sur la procédure et la justice. Delphine Pader, 50 ans, travaillait depuis cinq ans comme surveillante pénitentiaire à la Maison d'Arrêt de Douai.
En 2018, elle fut accusée d'avoir introduit des explosifs dans la prison pour faciliter une évasion de détenu. Elle a été mise en examen en 2019 pour "association de malfaiteurs" et introduction illicite d'explosifs. L'affaire a pris un tournant tragique quand Delphine Pader s'est suicidée à la fin de juillet.
Sa famille, prévoit de porter plainte contre l'État en raison du délai prolongé de la procédure et des allégations de violation du principe de présomption d'innocence. La surveillante avait accepté de récupérer un sachet d'explosif après qu'un détenu, qu'elle croyait sincère, l'ait informée de sa découverte. Cette action, motivée par sa conviction en la réinsertion des détenus, s'est retournée contre elle. Les enquêteurs l'ont accusée d'avoir elle-même introduit les explosifs pour faciliter une tentative d'évasion. Tout au long de l'enquête, Delphine Pader a été soumise à une pression psychologique intense.
Elle a tenté plusieurs fois de se suicider et a entamé une grève de la faim pour faire avancer son cas. Finalement, après des années de bataille, elle a été confrontée au détenu qui l'a disculpée. Cependant, la justice semblait s'accrocher à l'accusation, même face à des preuves contraires.
Gros soutiens à la famille qui se bats depuis plusieurs années et repose en paix
Excellent article qui met en avant les décisions injustes et cruelles de nos justices (et davantage lorsqu'il s'agit de personnes de genre/sexe féminin, personnes racisées...).
A-t-on des informations sur le combat de la famille de Madame Pader ?
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Salut @KimPetras , je me souviens qu'à l'époque son fils et son conjoint étaient passés à différentes chaînes de télévision mais sans succès. Mais du coup, actuellement, ils vont porter plainte contre l'État pour cet acharnement pendant 5 ans, alors que même le détenu avait avoué mentir
Par contre la lettre qu'elle a adressée à son fils est assez poignante je trouve.
Je cite : "Je suis à bout. Je ne suis plus une mère, une femme, ni même une professionnelle. J’ai l’impression d’être considérée comme une criminelle, de ne plus exister."
C'est quand même grave d'avoir gâché la vie d'une dame qui a tout donné pour ce corps de métier pendant 5 ans pour la remercier comme ça
@Sophiane Merci pour tes précisions, c'est très gentil de ta part.
La lettre est absolument poignante... Elle se sent presque déshumanisée, honnêtement. C'est honteux, j'espère sincèrement que justice sera rendue !
Cela me rappelle fortement l'histoire de Redouane, 28 ans.
Je vous joins un article concernant son histoire, bouleversante. Comme l'a dit @KimPetras la justice est parfois terriblement cruelle et injuste.
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Redouane, 28 ans, a été innocenté huit ans après.
Victime d’un accident de la circulation, l’affaire débute en 2015. Il avait alors 20 ans.
« Je venais de rejoindre une société. Je travaillais comme stagiaire dans cette entreprise d’ambulance depuis à peine 15 jours lorsque ma vie a basculé en quelques secondes ».
Ce jour-là, il est en ambulance avec une ambulancière titulaire. Ils se dirigent pour prendre en charge une personne en insuffisance respiratoire qui devait être évacuée vers le CHU de #Nîmes. Redouane est au volant avec le gyrophare en marche. Il roule, arrive à un stop et s'arrête.
Lorsqu'il reprend sa route, il est violemment percuté à l'arrière par un autre conducteur. Le patient à l'arrière est déclaré décédé peu de temps après.
Redouane, touché au bassin, perd connaissance. À son réveil, il est à l'hôpital. Des prélèvements sont effectués pour vérifier s'il était sous l'influence de stupéfiants ou d'alcool. Les tests sont négatifs.
« Il conduisait cette ambulance privée de manière prioritaire, en urgence Samu. Il s'arrête malgré tout au stop, vérifie l'absence de véhicule, puis s'engage. Il est alors heurté à l'arrière par un véhicule qui arrivait à grande vitesse et ne lui a pas cédé la priorité », explique son avocat, Maître François Jehanno.
« Mon client est poursuivi pour n'avoir pas cédé la priorité à un véhicule prioritaire, l'ambulance, et pour avoir involontairement causé la mort. Cela semble absurde puisqu'il était le conducteur de l'ambulance prioritaire. On lui reproche donc de ne pas s'être laissé la priorité à lui-même », ajoute son avocat.
Deux ans plus tard, une audience pénale est prévue.
« Je suis victime depuis le début. Plus les années passent, moins je comprends la situation. Je n'avais jamais eu de problèmes avec la police et la justice. Et me voilà dans une procédure déconcertante que je subis de plein fouet. Je n'ai jamais compris, pendant ces huit années de procédure, pourquoi je devais comparaître devant un tribunal. Qu'est-ce que j'ai fait de mal ? », déclare Redouane.
Le dossier est renvoyé au parquet et une nouvelle enquête est ouverte. Le parquet met cette fois en examen Redouane pour non-respect de la priorité.
L'homme ne comprend pas pourquoi il y a « autant d'acharnement » et en tombe en dépression sévère.
Le dossier devait être présenté une fois de plus devant le tribunal correctionnel, mais il a encore été renvoyé.
L'affaire est finalement jugée en février 2022, huit ans après le début de la procédure.
« Je me demande toujours pourquoi le procureur m'a poursuivi. Le jour de l'accident, il était évident que je n'étais pour rien », ajoute Redouane.
👉 Les voies de recours sont épuisées. Il est donc finalement blanchi par le tribunal correctionnel. Les juges ont pris cette décision après avoir entendu à nouveau son avocat exposer cet épisode.
Super article
@Keizo Terrible témoignage de cet ambulancier dont j'apporte le soutien plein, il a dû être tellement soulagé lorsqu'il a été innocenté.
@Keizo OUI !! J'ai lu cette histoire je suis choquée, c'est horrible ce genre d'histoire..
Salut @Keizo j'avais vu l'histoire il y a quelques jours, c'est grave. Il y a même eu l'histoire de cet homme accusé d'acte terroriste en 2016
Fayçal Cheffou a été appréhendé deux jours après les attentats perpétrés à Bruxelles en mars 2016 au cours desquels 32 personnes ont perdu la vie. Pendant une période de quatre jours, il a été suspecté d'être l'un des membres du groupe terroriste responsable des attaques à l'aéroport de Zaventem
Fayçal Cheffou a été désigné comme le possible "homme au chapeau", le dernier survivant du groupe terroriste
Les autorités policières l'ont associé à l'attaque dans la station de métro Maelbeek, en raison de sa présence sur les lieux de l'explosion en tant que journaliste indépendant.
Les charges retenues contre Fayçal Cheffou étaient liées à "l'assassinat terroriste" et à la "participation à une activité terroriste".
Durant sa détention provisoire, des menaces et des violences de la part des policiers, et il a été surveillé en permanence dans sa cellule. Malgré ses demandes de protection, sa cellule était située à proximité d'un membre d'une cellule terroriste.
Finalement, Fayçal Cheffou a été libéré sans conditions après l'arrestation du véritable "homme au chapeau"
Pendant sa détention de quatre jours, les médias ont couvert son histoire, en le décrivant comme un possible complice terroriste. Certaines sources médiatiques l'ont qualifié de "véritable-faux journaliste de Daech", et des connaissances professionnelles antérieures ont émis des déclarations ambigües à son sujet
À sa libération, il a été harcelé par les médias. Des photographes l'ont attendu à la sortie de la prison et chez lui, et même une équipe d'ABC a tenté de l'interviewer en échange d'une rémunération
Après sa remise en liberté, Fayçal Cheffou a été interpellé à plusieurs reprises pour divers motifs, chaque arrestation étant médiatisée, ce qui a contribué à ternir sa réputation publique.
Cette erreur d'identification a eu des conséquences profondes sur sa vie. Il vit dans un état de paranoïa, ayant installé des caméras chez lui par crainte d'une nouvelle arrestation, et il évite les transports en commun. Il souffre de dépression et doit se contenter d'une allocation mensuelle limitée. Malgré l'innocence qui a été établie, il peine à reprendre une existence normale et est souvent confronté à la stigmatisation et au jugement de la société.
Un policier lui a même confié : "Lorsque je m'en plains, on me rappelle sans cesse les 32 victimes décédées et on me suggère de me taire par respect pour leurs familles."