Bonjour, j'espère que vous et vos proches se porte bien durant cette période de confinement. En lisant ce document, j'aimerai que vous répondez à la question suivante :
Quelle phrase exprime la thèse de Diderot ? Quel est le procédé d’écriture utilisé ? Merci d'avance. La personne ayant répondu sérieusement à cette question, sera récompensé de 2k diamants.
Qu’est-ce qu’il faut au poète ? Est-ce une nature brute ou cultivée ?
paisible ou troublée ?
Préférera-t-il la beauté d’un jour pur et serein à l’horreur d’une nuit obscure, où le sifflement ininterrompu des vents se mêle par intervalles au murmure sourd et continu d’un tonnerre éloigné, et où il voit l’éclair allumer le ciel sur sa tête ?
Préfèrera-t-il le spectacle d’une mer tranquille à celui des flots agités ?
Le muet et froid aspect d’un palais à la promenade parmi les ruines ?
Un édifice construit, un espace planté de la main des hommes au touffu d’une antique forêt, au creux ignoré d’une roche déserte ?
des nappes d’eau, des bassins, des cascades, à la vue d’une cataracte* qui se brise en tombant à travers des rochers et dont le bruit sefait entendre au loin du berger qui a conduit son troupeau dans la montagne , et qui l’écoute avec effroi ?
La poésie veut quelque chose d’énorme, de barbare et de sauvage.
C’est lorsque la fureur de la guerre civile ou du fanatisme arme les hommes de poignards, et que le sang coule à grands flots sur la terre, que le laurier d’Apollon s’agite et verdit. Il en veut être arrosé.
Il se flétrit dans les temps de la paix et du loisir. Le siècle d’or eût produit une chanson peut-être ou une élégie. La poésie épique et la poésie dramatique demandent d’autres moeurs.
Quand verra-t-on naître des poètes ?
Ce sera après les temps de désastres et de grands malheurs ; lorsque les peuples harassés commenceront à respirer.
Alors les imaginations ébranlées par les spectacles terribles, peindront des choses inconnues à ceux qui n’en ont pas été les témoins.
N’avons-nous pas éprouvé dans quelques circonstances une sorte de terreur qui nous était étrangère ?
Pourquoi n’a-t-elle rien produit ? N’avons-nous plus de génie ?
Le génie est de tous les temps ; mais les hommes qui le portent en eux demeurent engourdis, à moins que des événements extraordinaires n’échauffent la masse et ne les fassent paraître.
Alors les sentiments s’accumulent dans la poitrine, la travaillent ; et ceux qui ont un organe, pressés de parler, le déploient et se soulagent.
Denis Diderot, Discours sur la poésie dramatique, 1758