@Malh Désolée pour ma réponse tardive.
La France est chrétienne, la République est laïque. C'est un fait. Tu dis que la religion chrétienne ne doit pas être autorisée dans les lieux publics, mais il n'y a quasiment que l'Islam qui investit ce terrain. Ce que tu perçois comme du prosélytisme, telles que les cloches qui sonnent ou les églises, sont des éléments qui constituent le patrimoine historique et culturel de notre pays. Je pense que tu l'as compris, mais je vais le répéter pour en être sûre : l'Islam ne fait pas partie de l'Histoire européenne, cette religion doit donc y occuper une place subalterne. Par exemple, nous viendrait-il à l'idée de modifier notre calendrier (d'origine grégorienne) pour y inclure la pratique du Ramadan? Bien sûr que non, et cela est motivé par une raison claire :
notre calendrier est façonné par les traditions judéo-chrétiennes. La laïcité assure l'absence de religiosité au plus haut sommet de l'Etat et garantit le libre exercice des cultes. Mais en aucun cas la laïcité ne peut servir d'excuse pour justifier
des velléités colonisatrices. Car oui, quand on cherche à changer la culture d'un pays, on se comporte en colonisateur.
Je n'ai jamais interdit quiconque de prier. Tu as lu la moitié de ma phrase ou alors tu l'as mal comprise. J'ai dit que la prière (et par extension l'appel à la prière) devait être faite dans un lieu approprié. L'Etat ne vous construit pas des mosquées pour que vous fassiez des appels à la prière en dehors du cadre qu'elles apportent. Au bout d'un moment il faut arrêter d'être de mauvaise foi. Ce qui pose problème avec ces appels publics à la prière (car oui, il y en a un), c'est
la violation du consentement de ceux qui ne prient pas. Tu as sans doute déjà entendu parler de ce fameux adage qui dit que
la liberté des uns s'arrête là où commence celle des autres. Il illustre parfaitement la situation : la liberté des musulmans de pratiquer leur culte s'arrête à la liberté des non croyants ne voulant pas entendre parler de religion. C'est bien pour cette raison que l'on vous construit des lieux de culte. Ils portent bien leur nom : ce sont les lieux dans lesquels vous êtes autorisés à pratiquer votre culte. Les lieux publics, en revanche, n'appartiennent pas qu'aux musulmans : ils appartiennent à tout le monde, et parmi eux, il y a ceux qui ne croient pas en Allah. Ainsi, par bienséance, et aussi un peu par dignité, les musulmans sont encouragés à rejoindre leurs mosquées pour y pratiquer leur culte.
Toute excuse justifiant la sortie de ce cadre est du prosélytisme.