Tout le monde a déjà entendu ou lu ce terme. L'islamophobie est un mot qui est censé désigner une forme de répulsion, de peur ou de haine à l'égard de la religion islamique. Mais en réalité, cette définition - qui de facto ne correspond absolument pas aux accusations actuelles d'islamophobie - varie selon les personnes qui se l'approprient. Si pour certains, l'islamophobie réside dans la violence verbale et physique adressée spécifiquement aux musulmans en tant qu'individus croyants, d'autres semblent croire que l'islamophobie commence dès le moment où une personne émet une critique à l'égard de l'Islam. Cette seconde définition provoque la dévoiement de l'intention première (qui est de lutter contre la discrimination) pour restaurer le délit de blasphème et créer une omerta autour de l'Islam. Or, cela ne peut se concevoir dans une République laïque comme la France. La religion n'est pas sacrée, nous pouvons en rire, nous en moquer et en faire une critique pourvu qu'elle soit constructive.
Est islamophobe l'individu qui manifeste sa haine à l'égard de l'Islam et qui use de la violence pour parvenir à ses fins. Cela signifie que l'individu en question est prêt à porter une atteinte physique ou morale aux musulmans, autrement dit aux individus vivants qui croient. On parle d'islamophobie dans le cas présent car le débat et les arguments ont été remplacés par l'aversion dans sa forme la plus primaire.
N'est pas islamophobe l'individu qui porte une critique constructive sur les textes islamiques et qui en tire des conclusions logiques. Il faut pouvoir faire la distinction entre la croyance et les croyants : critiquer une croyance ne revient jamais à critiquer les croyants. Si un musulman se sent offusqué par les critiques que l'on peut faire de sa religion, alors le problème se situe au niveau de l'identification du musulman à sa religion et de son degré d'orthodoxie. C'est lui et lui seul qui se confond avec sa croyance jusqu'à ne faire qu'un avec elle. Pour les non-croyants, les agnostiques et les athées, critiquer n'importe quelle religion fait partie de leur liberté de conscience et d'autant plus en France où ce droit est garanti par la loi.
Nous assistons toutefois à une dérive sémantique du terme. Aujourd'hui, le mot islamophobie est utilisé à tort et à travers par tous ceux qui voient une offense à la religion et ce, au nom des droits de l'Homme et de la tolérance. Mais si cela était vrai, alors ces mêmes individus accepteraient que l'on fasse une critique de l'Islam en toute quiétude, car la liberté de ne pas croire fait aussi partie intégrante des droits de l'Homme. Il apparaît nécessaire de souligner un point important : si le terme islamophobie part d'une bonne intention, il est aujourd'hui infiltré par une mouvance fascisante dont les acteurs cherchent à censurer toute critique à l'égard de l'Islam, même la plus minimale. Cela participe d'un entrisme islamique dont il faut combattre les ressorts, car sa présence en France menace les libertés d'expression et de conscience qui sont inscrites au cœur de nos principes.
Pour conclure, retenons ceci : la religion n'a jamais été inoffensive. Tout au long de l'Histoire, elle est parvenue à s'imposer par tous les moyens, car une religion n'a de raison de vivre que si elle se propage. Sans influence, et sans fidèle, une religion meurt. Ces accusations d'islamophobie à l'emporte-pièce peuvent vous paraître insignifiantes, voire justifiées dans certains cas, mais ne vous y trompez pas : plus que la lutte contre la discrimination, c'est la lutte contre la liberté d'expression qui est menée derrière ce terme.